Listes honorables 2024

eBird
Birding
Raretés
Auteur

André Desrochers

Date de publication

24 janvier 2025

Voici le palmarès des observateurs qui ont trouvé le plus grand nombre d’espèces au Québec, en 20241.

La liste honorable, c’est la liste des espèces que vous ou votre équipe avez découvertes, c’est un concept imaginé par l’ornithologue Claude Auchu, une idée que j’ai reprise et défendue ici dans mon blog.

C’est très différent des listes qu’on retrouve dans les palmarès eBird, ces dernières dénombrant toutes vos coches, incluant ces oiseaux trouvés par les autres. Traditionnellement, pour avoir une longue liste d’espèces observées dans une région, dans la province, lors d’une année particulière ou « à vie », l’essentiel est d’avoir beaucoup de temps, d’être bien branché sur les alertes ornitho (alertes eBird, Discord, amis, sites de photographes, etc.) et d’avoir un budget généreux pour l’essence.

Pour avoir une longue liste honorable, il faut aussi beaucoup de temps, mais brûler de l’essence n’est pas suffisant. L’important c’est de fouiller des sites variés, pas forcément éloignée, mais surtout: peu explorés par d’autres ornithologues. Mais comment déterminer qu’on a “découvert” une espèce? Mon analyse classifie tout oiseau comme une découverte si l’espèce n’a pas été observée dans un rayon d’un km, depuis une semaine. Aucun seuil de distance et de temps ne fera l’unanimité - j’aime bien les chiffres ronds.

Bien sûr il y a des cas discutables, pas la peine de m’en aviser, on n’est pas dans la grande précision ici. Vous avez sûrement des exemples d’espèces que vous avez découvertes, mais qui ne compteront pas dans votre liste honorable telle que je la calcule. Par exemple cet oiseau rare que vous avez découvert à un site bien fréquenté, coché par d’autres qui ont démarré leur liste eBird avant vous; la découverte ira à celle ou ceux qui ont vu l’oiseau et qui ont la liste eBird la plus hâtive, pas à vous.

Aussi, les totaux d’espèces ne correspondent pas parfaitement à ceux établis dans les portails eBird, ce qui s’explique par mes choix d’inclusion d’espèces légèrement différents, notamment la vingtaine d’espèces exotiques que j’inclus ici. De grâce soyez indulgents, le cochage n’est pas une science exacte !

Avec ces précisions et ces bémols, voici ce que la plateforme eBird nous révèle pour l’année qui vient de se terminer. Cliquez sur les flèches à côté des en-têtes de colonnes pour trier, ou dans la case de recherche pour trouver un nom en particulier.


Le tableau ci-dessus ne contient que les personnes qui ont fait au moins 200 découvertes en 2024. Les espèces exotiques sont inclues. La dernière colonne présente la proportion de toutes les espèces observées qui étaient des « découvertes ». Par exemple, si vous ne birdez que dans un site où personne d’autre ne va, votre score sera proche de 100%, mais inclura un modeste nombre d’espèces. Si vous ne birdez qu’au Domaine de Maizerets, votre % et nombre de découvertes risquent d’être très bas. Par contre, si vous birdez dans un ou plusieurs sites riches et peu fréquentés, vous êtes en belle position pour faire de nombreuses découvertes. L’est de Charlevoix est le genre d’endroit propice aux découvertes. Une autre manière de voir cela est que ces statistiques « honorables » mesurent en quelque sorte votre contribution à l’information contenue dans la base de données eBird.

Bravo à François-Xavier Grandmont pour la palme du Québec de 2024! Il y a plusieurs années on s’inquiétait du manque de relève… Comme dans bien des cas, nos inquiétudes n’étaient pas fondées! On doit s’attendre de voir de nouveaux “lauréats” à cet amusant palmarès dans les prochaines années… Pour ma part, 2024 ne passera pas aux annales!

Qu’en est-il des découvertes “à vie” au Québec ? On pourrait s’attendre que ce palmarès soit dominé par les gens de ma génération ou plus vieux encore… C’est pas mal le cas! Mais notez quand même quelques prénoms d’une génération plus jeune qui se sont faufilés… Plusieurs comme moi se trouvent aux bas fonds de cette liste, malgré toutes ces heures passées sur le terrain! Faudra peut-être voyager un peu plus dans la province? En tout cas, si Pierre Bannon de Montréal mène avec un impressionnant score de 362 espèces découvertes, je suis tout aussi impressionné du fait que Claude Auchu, de Rivière-Ouelle, détient le plus fort pourcentage d’espèces découvertes à vie (99 % de ses 319, exotiques inclus), même avec un joli total!


Au risque de me répéter, une des retombées espérées de cet exercice est d’encourager l’innovation dans vos choix de sites, la découverte, et le patchworking, c’est-à-dire l’exploration en profondeur de sites près de chez vous. Ce serait le fun qu’eBird nous permette de comptabiliser nos découvertes (p.ex. case “découverte” à cocher), mais je ne compte pas trop là–dessus!


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Notes de bas de page

  1. Ce texte est une reprise du texte du 30 janvier 2024, avec mise à jour.↩︎