Représenter un oiseau
Il y a un grand nombre de manières d’exprimer notre passion des oiseaux.
La découverte, la science, le désir de protéger, et bien sûr, l’art, qui est le sujet du présent billet.
Nous avons tous nos peintres animaliers préférés. Les miens reflètent mon âge - j’ai toujours été séduit par la précision de Robert Bateman, et la focalisation sur l’essentiel de Roger Tory Peterson, pour ne nommer que ceux-là. Plus près de chez nous, il y avait Jean-Luc Grondin dont les illustrations en noir et blanc, combinées à la prose de Raymond Cayouette, nous étaient offerts dans un modeste manuel intitulé Les oiseaux du Québec, publié par la Société Zoologique de Québec. Grondin était aussi connu par ses magnifiques tableaux de réputation internationale. Je pourrais allonger considérablement cette liste aussi courte qu’arbitraire de nos grands peintres animaliers, passés et présents.
En plus de ces professionnels on retrouve bien sûr d’innombrables personnes de talent qui partagent leurs oeuvres sur les multiples plateformes. Je me souviens des croquis de mon collègue Michel Gosselin, dans le Bulletin Ornithologique du Club des Ornithologues du Québec, des exercices qui liaient l’art et la pédagogie en reprenant les aspects essentiels du plumage de telle ou telle espèce rare.
Plus jeune, je m’adonnais à cet exercice parfois, pour documenter tant bien que mal des observations d’oiseaux rares, au temps où la photographie numérique n’était qu’une fiction lointaine. Je me suis vite rendu compte que le dessin animalier n’était pas mon point le plus fort! Mais près de moi, il y a des personnes talentueuses.
Depuis quelques semaines, mon épouse Martine suit une formation de Bird Academy du Cornell Lab of Ornithology. Plus précisément, sur l’art de peindre des oiseaux.1 De mon poste de travail à la maison, j’entends la voix pétillante de l’enseignante qui donne ses conseils et directives à Martine. Une des étapes du cours de Bird Academy est de travailler les textures et couleurs du plumage en représentant un oiseau sous forme de boule, comme celle présentée dans la table des matières du blog.
En voici deux autres:
L’objectif final du cours, bien sûr, est de représenter des oiseaux dans toute leur splendeur, de manière réaliste. Mais comme je mentionnais, il existe plusieurs façons de dessiner ou peindre des oiseaux. Pour ma part, l’idée du bird ball me fascine parce qu’elle nous force à focaliser sur un aspect particulier de l’oiseau.
Avec l’avènement d’outils d’intelligence artificielle comme DALL-E j’imagine que la représentation des oiseaux va prendre un nouveau sens, car seule notre imagination nous limite dans notre capacité de concevoir un oiseau de manière particulière. Par exemple, comment l’intelligence artificielle pourrait représenter un martin-pêcheur de manière cubiste dans un environnement visuel inspiré du film Blade Runner ? Pas que je mettrais cela sur un mur de mon salon, mais encore…
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