Les migrateurs: quatrième vague

eBird
Migration
Auteur

André Desrochers

Date de publication

4 mai 2020

Voici donc le petit dernier de cette série de 4 posts sur le cortège de migrateurs qui arrivent à nos latitudes. On arrive aux dates où “tout est possible”, mais n’empêche que certaines espèces se laisseront désirer encore quelques semaines. Mon expérience personnelle me fait croire que les limicoles arrivant de l’hémisphère sud, les engoulevents d’Amérique, le Coulicou à bec noir et le Moucherolle des aulnes ferment la marche. Mais eBird/ÉPOQ semble voir les choses autrement, en décernant le titre au Bruant de Nelson. Je ne suis pas très familier avec les Bruants de Nelson, si vous l’êtes plus vous pourrez me confirmer s’il est aussi tardif.

Notez que ces graphiques excluent les observations faites au sud du 47e parallèle (détails ici), donc aussi l’est du Québec, ce qui a une influence marquée sur les oiseaux spécialistes de l’Est et du Nord (oiseaux marins notamment). Le Fou de Bassan et la Mouette tridactyle en sont de bons exemples - ils se voient régulièrement dans le sud de la province mais 2 mois plus tard que dans leurs colonies! Par contre, même en incluant tout au sud du 51ième parallèle, le Bruant de Nelson demeure notre dernier migrateur selon eBird/ÉPOQ.

Les dernières espèces qui arrivent au Québec le printemps, selon eBird/ÉPOQ

Je vous rappelle que ce graphique montre un décalage important entre les premiers arrivés (“pionniers”) et la majorité des individus de la même espèce. Et ce, à l’échelle de la province entière. Les espèces dans le bas du nuage de points arrivent de manière relativement synchrone, celles du haut étalent passablement leurs dates d’arrivée. D’une manière, observateurs de la grande région de Montréal pourraient utiliser les dates en “X” (“Pionniers”) pour se faire une idée de la chronologie de migration, alors que les observateurs plus au nord et à l’est devraient plutôt se fier aux dates en “Y”. Le resserrement vers la droite du graphique est probablement un artefact car mon analyse excluait les données après le 10 juin.

Quelques espèces de parulines sont déjà parmi nous - croupion jaune, couronne rousse, des pins, puis possiblement joues grises, noir et blanc, et des ruisseaux. Mais avec le printemps tardif, on est encore loin de l’avalanche d’oiseaux! De mon poste d’observation à Tadoussac, je peux vous dire que cette année encore, la réalité terrain ne colle pas très bien avec ces recherches qui suggèrent que la migration printanière aurait avancé d’une semaine depuis quelques décennies. Je me trompe peut-être, vous me direz.


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Commentaires importés de WordPress

Réal Bisson 4 mai 2020

Je ne comprends vraiment les mentions en mai de la Mouette tridactyle et du Fou de Bassan qui arrivent à leurs sites de nidification (p.ex. île Bonaventure) en mars ! Une petite coquille, peut-être ?

André Desrochers 4 mai 2020

Bonjour Réal,
Perspicace! Strictement, ce n'est pas une erreur, mais un artefact car tel que mentionné dans le premier de cette série de 4 textes, « Je me suis retreint aux mentions de mars à la mi-juin, au sud du 47e parallèle, depuis 2000 ». Ainsi les observations de la Gaspésie (et de l'Est du Québec) ne sont pas inclues. J'avoue que les mouettes tridactyles et fous de Bassan sans l'Est ne veulent pas dire grand chose! Je vais ajouter une note dans le texte, pour éviter toute confusion.
Merci !